1.5.06

H. Rain


Un matin, jour de pluie, lumière grise, le soleil n’est pas loin. Le tramway traverse Hiroshima en suivant ses immenses avenues. Une voix enregistrée égraine le nom des stations... Atomic Bomb Dome… La version anglaise double la version japonaise. Tous les jours, plusieurs fois par jour, les usagers de cette ligne entendent ça lorsqu’ils approchent du parc du Mémorial. Une voix enregistrée élevée face à l’absence de spectacle. Même quand la pluie ne ruisselle pas sur les vitres, il n’y a rien à voir à Hiroshima. C’est la force particulière de cette ville. Mais il y a les passants, les plus âgés surtout, courbés sous leur parapluie, que l’on a envie d’arrêter pour leur demander de peupler cette absence, de donner corps à cette voix du tram. Pas de conducteur devant le tableau de commande étrangement désuet, une silhouette se profilant derrière les gouttes, comme une histoire de fantômes japonais. Il paraît que lorsque l’on demande aux jeunes japonais ce qu’évoque pour eux ce nom, une majorité répond Hiroshima carps, une équipe de base-ball. Hiroshima corpses, then… ?

Sophie Spandonis

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je suis allé au Japon, mais pas à Hiroshima. Je me sens pourtant proche de ce texte et de l'image qui l'accompagne. Image à la fois de désolation et de vie, malgré tout, comme si on assistait à un film...
Cordialement. François Teyssandier

16:02  

Enregistrer un commentaire

<< Home